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Hernie discale lombaire: quels sont les traitements?

Qu’ont en commun Mario Lemieux et André Agassi? Mis à part qu’ils sont des vedettes sportives maintenant retraitées, ces athlètes ont également souffert d’importants maux de dos comme la hernie discale lombaire au cours de leur carrière. Mais, pas besoin d’être un athlète professionnel pour ressentir un mal de dos assez sévère pour vous empêcher de vaquer à vos activités régulières.

Vous avez mal au dos? Vous n’êtes pas seuls. Près de 80% de la population souffrira, un jour ou l’autre, d’un mal de dos qui perturbera sa routine du quotidien.

Avez-vous des raideurs ou douleurs dans le bas du dos en vous penchant, en toussant ou lors de l’effort? Si vous souffrez d’un mal de dos qui restreint vos activités depuis plus d’une semaine, n’hésitez pas à consulter un professionnel de la santé comme un physiothérapeute. Si la douleur se propage dans la jambe, qu’elle augmente en position assise ou debout, et qu’elle est accompagnée d’engourdissements, il peut s’agir d’une hernie discale lombaire. Une évaluation par un physiothérapeute permettra de suggérer le traitement approprié pour vous permettre de retourner pratiquer vos activités préférées le plus rapidement possible!

Voici toutes les questions qui nous sont posées fréquemment en clinique sur la hernie discale!

Qu’est-ce qu’une hernie discale lombaire?

D’abord, la colonne vertébrale est composée de vertèbres, soit 7 en cervicales, 12 en thoraciques, 5 en lombaires, 5 sacrées qui sont fusionnées pour former le sacrum et finalement le coccyx. Ces vertèbres sont séparées entre elles par des disques de fibrocartilage, appelés disques intervertébraux. Ces disques donnent une certaine mobilité à la colonne et servent d’amortisseurs advenant un choc.

Essentiellement, ils permettent une meilleure mobilité et ils protègent la colonne des traumatismes qu’elle est susceptible de subir et lui permettent une plus grande liberté de mouvement. 

En cas de choc ou bien de compression trop importante et/ou de longue durée, il arrive qu’un disque perde son élasticité, s’use et s’écrase au point de se fissurer ou de se rompre. Lors d’une hernie discale, une partie du noyau mou situé au centre du disque fait irruption à l’extérieur de celui-ci et peut entraîner de la douleur ou pire, la compression d’une racine nerveuse et/ou de la moëlle épinière.

Bien qu’une hernie discale puisse se situer entre n’importe quelle vertèbre de la colonne, elle affecte plus souvent la région lombaire (le bas du dos). En effet, 90% de toutes les hernies discales sont situées à la région lombaire et un peu moins de 10% à la région cervicale.

Quels sont les signes et symptômes d’une hernie discale lombaire vs la hernie discale cervicale? 

La hernie discale lombaire

Les signes et symptômes peuvent varier d’une personne à l’autre.

Néanmoins, les signes et symptômes les plus souvent constatés pour la hernie discale lombaire sont les suivants:

  • Douleur importante au dos;
  • Accompagnée d’une douleur qui est souvent pire dans la jambe
  • Douleur irradiant dans la fesse ou dans une jambe,  souvent le long du trajet du nerf sciatique (et ressentie plus bas que le genou)
  • Troubles sensitifs, engourdissement et fourmillements/picotements dans la jambe ou le pied.
  • Douleur qui augmente s’il y a toux, éternuement, ou à l’effort
  • Difficulté à rester en position assise ou debout pour une période prolongée;
  • Sensation de faiblesse à la jambe et/ou au pied

La hernie discale cervicale

Beaucoup moins fréquente que la hernie discale lombaire, la hernie discale cervicale se manifeste par des signes et symptômes qui peuvent varier d’une personne à l’autre.

Néanmoins, les signes et symptômes les plus souvent constatés sont les suivants:

  • Douleur importante au cou;
  • Accompagnée d’une douleur qui est souvent pire dans le bras;
  • Douleur irradiant dans l’épaule, l’omoplate et le bras (souvent ressentie plus bas que le coude).
  • Sensation d’engourdissement et fourmillements/picotements dans le bras et/ou la main et les doigts.
  • Douleur accrue s’il y a toux, éternuement ou à l’effort.
  • Difficulté à rester en position assise ou debout pour une période prolongée;
  • Sensation de faiblesse dans le bras et/ou la main

Comment traiter une hernie discale lombaire?

La physiothérapie, c’est la clé pour traiter une hernie discale lombaire!

Combinant à la fois les conseils, les exercices personnalisés, la thérapie manuelle et parfois les aiguilles sèches; le rôle de la physiothérapie dans le traitement d’une hernie discale lombaire se résume à éduquer, soulager et ré-activer les patients souffrant d’une hernie discale lombaire, tout en travaillant sur la prévention des récidives.

L’adoption de meilleures postures et l’enseignement de méthodes de travail ergonomiques sont autant de moyens visant à éviter l’aggravation et les récidives de la problématique. 

hernie discale lombaire

La physiothérapie présente de nombreux avantages, notamment:

  • Diminuer la douleur;
  • Déterminer les exercices qui s’avèrent les plus efficaces et pertinents, en tenant compte des caractéristiques de la personne à traiter comme sa profession, ses responsabilités familiales, ses antécédents de blessures, sa mobilité, sa force et autres;
  • Favoriser l’autonomie de la personne en proposant des exercices reproductibles à la maison;
  • Améliorer la mobilité et le contrôle de mouvement des articulations;
  • Renforcer la musculature du dos;
  • Aider à la reprise graduelle des activités quotidiennes;
  • Éduquer sur les postures, les mouvements et certaines habitudes de vie.

Autres traitements complémentaires à la physiothérapie

Le repos relatif

Lorsque la douleur est particulièrement intense, le repos est certainement une bonne idée! Mais lorsqu’on parle de repos, on parle ici d’un repos “relatif”, c’est-à-dire qu’il est recommandé de rester actif sans augmenter les douleurs ou les symptômes. (exemples: poursuivre de légères activités quotidiennes, faire de petites marches) Le fait de rester minimalement actif favorise une guérison plus rapide. Un repos complet n’est pas recommandé, car il peut engendrer l’atrophie des muscles du dos, nuire à la mobilité des articulations de la colonne, voire ralentir la guérison.

Les médicaments

Des médicaments analgésiques (acétaminophène), des anti-inflammatoires (ibuprofène) et parfois des relaxants musculaires peuvent temporairement aider à soulager la douleur d’une hernie discale lombaire. Ces médicaments pourront être prescrits par votre médecin et/ou recommandés par votre pharmacien. De plus, des infiltrations peuvent être prescrites dans de rares cas de douleur persistante.

Infiltrations

Des infiltrations peuvent être prescrites dans de rares cas de douleur persistante.

La chirurgie

Enfin, la chirurgie est généralement une solution de dernier recours. Les chirurgiens la pratique dans certaines situations particulières. Par exemple: 

  • Signes de compression neurologiques qui s’aggravent (exemple: faiblesse musculaire qui augmente avec le temps)
  • Douleur et/ou engourdissement/picotements qui s’aggravent et qui ne sont pas contrôlés par la médication et la physiothérapie.

L’intervention chirurgicale consistera, en fait, en l’ablation de la hernie. Cette chirurgie peut entraîner certains effets indésirables et n’offre malheureusement pas de garantie à l’effet d’éradiquer complètement toutes les douleurs.

Cependant, il y a une bonne nouvelle: les récentes études nous révèlent que la majorité des hernies discales lombaires se résorbent dans l’année qui suit !

En effet, avec un bon suivi en physiothérapie (éducation, conseils, exercices) et un peu de patience; les signes et symptômes de la hernie discale lombaire s’améliorent très significativement dans la majorité des cas et la hernie discale lombaire présente à l’imagerie médicale se résorbe.

Quels sont les facteurs de risque d’une hernie discale lombaire?

Plusieurs facteurs peuvent induire des risques de développer une hernie discale lombaire. Voici les principaux:

  • Vieillissement: Avec l’âge, les disques intervertébraux perdent de leur élasticité et de leur hydratation, les rendant plus susceptibles de se fissurer ou de se rompre.
  • Technique de soulèvement: Soulever des objets lourds, surtout lorsqu’on ne se sert pas des jambes mais du dos, peut provoquer une hernie discale lombaire.
  • Répétition de mouvements: Certains mouvements répétitifs (comme par exemple la flexion et la rotation lombaires surtout si elles sont accompagnées d’un effort) ou activités (comme conduire pendant de longues périodes ou soulever régulièrement des objets lourds) peuvent contribuer au développement de cette condition.
  • Mauvaises postures prolongées: La posture en flexion prolongée (surtout si elle est combinée à une exagération de la flexion) crée un stress sur le disque et peut entraîner une problématique d’origine discale.

Peut-on travailler avec une hernie discale lombaire?

Bien sûr! Mais il faut d’abord contrôler et diminuer la douleur et ensuite reprendre graduellement le travail en dosant bien les efforts et les postures prolongées. Un retour avec travaux adaptés est souvent nécessaire. Votre physiothérapeute et parfois votre ergothérapeute qui travaille en collaboration avec vous, pourront vous suggérer certains conseils et trucs ergonomiques (support lombaire, techniques de soulèvement de charge).

Une hernie discale lombaire: est-ce que ça fait toujours mal?

Il est important de savoir qu’une hernie discale (lombaire ou cervicale) peut être présente chez quelqu’un qui est totalement fonctionnel et asymptomatique. Les études avec résonance magnétique nous révèlent qu’une hernie discale lombaire est présente chez environ 25% des adultes asymptomatiques!

En terminant, être aux prises avec une hernie discale lombaire ne signifie pas qu’il faille renoncer à tout sport ou mettre de côté vos activités et loisirs. Et surtout cela ne vous condamne pas à vivre dans la douleur !  La physiothérapie peut contribuer à soulager les symptômes liés à votre hernie discale lombaire et grâce au suivi de votre physiothérapeute, cela vous assurera une guérison optimale, le retour aux activités que vous aimez et vous évitera des récidives.

Que l’objectif de votre démarche soit curatif ou préventif, n’hésitez pas à communiquer avec l’un de nos professionnels afin de prendre rendez-vous pour une évaluation. C’est le premier pas pour prendre en main votre blessure et retrouvez toutes vos capacités!