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Les blessures aux épaules… plus courantes qu’on le pense!

Les blessures aux épaules sont fréquentes

Les douleurs associées à ces blessures peuvent être minimisées et la guérison peut être accélérée si vous en prenez soin rapidement. Voici quelques petits trucs pour y arriver, que vous souffriez d’une tendinite, d’une bursite, d’une capsulite, d’une luxation ou d’une entorse. Bonne lecture!

Quelle est la cause des douleurs aux épaules?

Les douleurs à l’épaule peuvent avoir de nombreuses causes, allant des blessures aiguës aux problèmes chroniques. Parmi les principales raisons, on trouve souvent :

  • Les blessures traumatiques: comme les entorses, les luxations, les fractures ou les déchirures des tendons.
  • Les troubles liés à la posture ou des mouvements répétitifs: comme la tendinite, la bursite ou la capsulite
  • L’arthrite: qu’elle soit inflammatoire (comme la polyarthrite rhumatoïde) ou dégénérative (comme l’arthrose).
  • Les maladies systémiques: comme les maladies cardiaques référées à l’épaule ou les maladies neurologiques.

Identifier la cause spécifique de la douleur à l’épaule est crucial pour élaborer un plan de traitement approprié et éviter les récidives.

Quels sont les symptômes reliés à un problème à l’épaule?

En plus de la douleur, un problème à l’épaule peut être accompagné de divers autres symptômes. Parmi ces signes et symptômes, on trouve souvent :

  • Une raideur ou une perte de mobilité articulaire, pouvant rendre difficiles les mouvements quotidiens ou sportifs.
  • Des craquements ou des bruits anormaux lors des mouvements de l’épaule, parfois associés à des sensations de blocage.
  • Une faiblesse musculaire dans le bras ou l’épaule concernés, pouvant entraîner une diminution de la force et de la coordination.
  • Des engourdissements, picotements ou sensations de fourmillements dans le bras, la main ou les doigts indiquent une possible compression nerveuse.
  • Des gonflements, rougeurs ou chaleur locale autour de l’épaule témoignent parfois d’une inflammation ou d’une réaction inflammatoire.

Ces signes et symptômes peuvent varier en fonction de la cause sous-jacente du problème à l’épaule et doivent être évalués par un professionnel de la santé pour un diagnostic précis et un plan de traitement adapté.

Quelles blessures peut-on avoir à l’épaule?

1. Tendinite à l’épaule (Tendinopathie)

La tendinopathie à l’épaule est une atteinte des tendons de la coiffe des rotateurs et est la source de douleur la plus fréquente à l’épaule. Elle est due à un nouveau mouvement, un mouvement répétitif inhabituel ou à un traumatisme comme une chute sur l’épaule ou la main. Voici comment réagir:

  • Si votre tendinopathie commence tout juste à vous faire souffrir, offrez-vous du repos en évitant les mouvements douloureux et mettez de la glace pendant les 2 à 3 premiers jours. Ces actions aideront à l’antalgie (diminution de la douleur). Laissez alors passer la crise de douleur aiguë.
  • Après 5 à 7 jours, mettez de la chaleur durant 15 minutes quelques fois par jour pour relâcher les raideurs et augmenter la circulation sanguine. Vous pouvez aussi recommencer à bouger progressivement sans douleur afin de regagner votre mobilité. Prenez garde à rester dans des mouvements non douloureux. Si la douleur persiste après cette période, consulter un physiothérapeute pourrait fortement diminuer les risques que le problème se chronicise.

Après 4 à 6 semaines, si la douleur est toujours présente, elle est devenue ce qu’on appelle une douleur chronique. C’est donc une douleur moins aiguë, mais qui perdure dans le temps. Vos mouvements seront alors limités et votre corps développera des compensations. Il serait temps de consulter si ce n’est pas déjà fait. Il faudrait éviter que vous développiez des mouvements de compensation et que d’autres problèmes physiques et/ou blessures aux épaules fassent alors leur apparition.

2. Bursite à l’épaule

L’inflammation d’une bourse de votre épaule (bursite) est une cause possible de douleur à cette articulation. La bourse est un petit sac rempli de liquide qui aide à réduire le frottement dans les régions où la peau, les muscles, les tendons et les ligaments frottent les uns contre les autres.

L’inflammation est causée par un nouveau mouvement ou à un mouvement répétitif inhabituel, parfois accompli dans une posture inadéquate. Le traitement de la bursite à l’épaule est le même que pour une tendinite à l’épaule. Les deux blessures coexistent d’ailleurs fréquemment. Un suivi en physiothérapie est grandement recommandé, afin d’accélérer la guérison et de diminuer rapidement la douleur. Votre physiothérapeute pourra aussi vous conseiller sur la pertinence d’aller consulter votre médecin pour une possible infiltration de cortisone à votre épaule.

 3. Capsulite à l’épaule

La capsulite à l’épaule est un enraidissement de la capsule articulaire. Elle est causée par une immobilisation prolongée (suite à une fracture de l’humérus ou à une opération par exemple) ou par une évolution non favorable d’une autre pathologie de l’épaule. Elle peut aussi survenir sans qu’aucune cause n’y soit associée.

La capsulite peut se guérir naturellement en une ou deux années. Par contre, un suivi en physiothérapie est grandement recommandé afin d’accélérer la guérison et réduire le risque de séquelles fonctionnelles. Un physiothérapeute pourra vous éduquer sur la pathologie, vous conseiller sur les les choses à faire et à éviter, vous enseigner les exercices adéquats et vous prodiguer des soins de thérapie manuelle.

4. Déchirure de la coiffe des rotateurs

La déchirure de la coiffe des rotateurs est une blessure aux tendons de votre épaule qui est très fréquente. Le tendon est ce qui relie votre muscle à l’os: un tendon transmet la force de votre muscle pour faire bouger l’os. La coiffe des rotateurs est l’ensemble des 4 tendons de l’épaule qui s’attache et recouvre votre tête d’humérus (d’où son nom de “coiffe”).

La déchirure de la coiffe des rotateurs peut survenir de façon traumatique ou encore plus fréquemment suite “à l’usure du temps”. Elle débute souvent comme une tendinite et peut évoluer vers une déchirure. Les facteurs de risques sont l’âge, le tabagisme, le diabète et les mouvements répétés avec les mains au-dessus de la tête.

Une déchirure d’un ou des tendons de la coiffe des rotateurs peut être partielle (seulement une partie de l’épaisseur du/des tendons) ou complète (la déchirure est alors transfixiante, c’est-à-dire toute l’épaisseur du/des tendons). Il est important de savoir que 20% de la population générale (et 50% des gens de plus de 60 ans) ont une déchirure de la coiffe des rotateurs, mais que la grande majorité de celles-ci sont asymptomatiques! Toutefois, si vous avez une douleur à l’épaule qui persiste depuis plus que quelques semaines, il serait temps de consulter votre physiothérapeute, si ce n’est pas déjà fait, car il faut éviter que vous développiez des mouvements de compensation et que d’autres problèmes physiques et/ou blessures aux épaules ou ailleurs fassent alors leur apparition.

L’approche de traitement pour une problématique de la coiffe des rotateurs devrait inclure: conseils, exercices de mobilité et de renforcement musculaire à votre épaule, thérapie manuelle et aiguilles sèches (au besoin). Selon l’évolution de votre condition, suite à votre suivi en physiothérapie, votre physiothérapeute pourra aussi vous conseiller sur la pertinence d’aller consulter votre médecin pour une référence avec un médecin spécialiste (orthopédiste) pour une possible chirurgie (qui sera parfois, mais rarement, nécessaire dans un cas de déchirure complète de votre coiffe des rotateurs).

5. Entorse acromio-claviculaire

L’entorse acromio-claviculaire survient lorsque les ligaments qui relient votre clavicule à votre omoplate sont étirés et ou déchirés. Dans le jargon sportif, cette blessure est communément appelée une “séparation de l’épaule”. Outre une douleur précise et locale au niveau de cette articulation, une entorse acromio-claviculaire crée souvent un signe visible sous forme de déformation “en note de piano” (comme une petite bosse au-dessus de votre épaule).

Le traitement initial consiste à immobiliser votre épaule avec une attelle pour un minimum de quelques jours pour une question de confort et ensuite commencer à mobiliser votre membre supérieur en respectant votre douleur. Un suivi en physiothérapie sera ensuite très important pour vous aider à reprendre votre mobilité, renforcer votre épaule et ainsi éviter les douleurs et incapacités fonctionnelles. 

6. Luxation gléno-humérale (luxation de l’épaule)

La luxation gléno-humérale, communément appelée  “dislocation de l’épaule”, se produit lorsque la tête de votre humérus (l’os de votre bras) sort de son articulation à l’épaule (la position normale de la tête de l’humérus est d’être articulée et alignée avec votre omoplate). Une luxation est habituellement provoquée par un traumatisme (chute, mouvement excessif) à votre épaule.

Lors d’une luxation de l’épaule, outre une douleur importante, le signe le plus apparent est une “déformation” de votre épaule (votre épaule perd alors sa belle forme arrondie). À noter que souvent l’épaule se “replace” toute seule suite à la luxation, mais que parfois, il faut l’intervention d’un professionnel de la santé. Il faut souligner qu’il est fortement conseillé de faire une radiographie suite à une luxation, car une fracture peut accompagner cette blessure traumatique.

Le traitement initial consiste à immobiliser votre épaule avec une attelle pour un minimum de quelques jours et parfois jusqu’à 4 semaines. Le temps d’immobilisation variera selon: votre âge, votre condition physique, si c’est votre premier épisode de luxation, des recommandations du médecin, etc. Un suivi en physiothérapie sera ensuite très important pour reprendre votre mobilité, renforcer votre épaule et ainsi éviter les récidives qui peuvent être fréquentes si on ne fait pas une bonne réadaptation de votre épaule suite à ce type de blessure. Selon l’évolution de votre condition suite à votre suivi en physiothérapie, votre physiothérapeute pourra aussi vous conseiller sur la pertinence d’aller consulter votre médecin pour une référence à un médecin spécialiste (orthopédiste) pour une possible chirurgie afin de régler une instabilité récidivante.

7. Rupture de la longue portion du biceps

Le biceps est le muscle du devant de votre bras qui a comme principale fonction de vous permettre de fléchir votre coude, mais il assiste aussi d’autres muscles, afin de vous permettre de faire la flexion de votre épaule. Le tendon proximal de votre biceps (qu’on appelle le tendon de la longue portion du biceps) vient s’attacher à l’articulation de votre épaule et il aide dans la stabilisation de cette articulation.

La déchirure de la longue portion du biceps peut survenir de façon traumatique ou suite “à l’usure du temps”. La déchirure se produit plus souvent au tendon proximal du biceps (celui qui s’attache à l’épaule), mais elle peut aussi se produire au tendon distal du biceps (celui qui s’attache au coude). Les facteurs de risques pour une déchirure de la longue portion du biceps sont: l’âge (> 50 ans), être de sexe masculin, tabagisme, diabète et on note aussi habituellement que le patient souffrait préalablement d’une douleur à l’épaule de longue date.

Outre une douleur plus intense qui apparaît soudainement suite à un effort (et parfois accompagnée d’une sensation d’un bruit “pop”), un signe fréquent de déchirure de la longue portion du biceps est de noter que la forme “normale” de votre muscle biceps n’est plus la même lorsqu’on le contracte (on remarque que notre biceps a désormais une forme d’une “boule” plus proéminente, on appelle cela le “signe de Popeye”).

Un suivi en physiothérapie est important pour traiter cette condition, afin de reprendre votre mobilité, renforcer votre muscle biceps et votre épaule et diminuer votre douleur. À noter qu’une chirurgie est rarement nécessaire dans ce type de déchirure, car l’utilité de la chirurgie serait alors principalement “esthétique”.

Douleur à l’épaule: si ça venait de votre cou?

Une douleur à votre épaule peut aussi être à l’origine de votre cou. Et c’est une situation plutôt fréquente !

En effet, certaines cervicalgies donnent une douleur qui réfère vers l’épaule et l’omoplate. Si la douleur à votre épaule est située principalement sur le dessus ou l’arrière de votre épaule, les probabilités sont importantes que cette douleur proviennent aussi de votre cou et c’est encore plus probable si votre douleur à l’épaule est accompagnée d’une douleur à votre région cervicale, des engourdissements/picotements dans votre bras et/ou que votre douleur irradie plus loin que votre coude. Votre physiothérapeute est un professionnel de la santé qui peut évaluer votre condition et déterminer la source du problème, afin de bien vous orienter avec un plan de traitement qui sera efficace et personnalisé pour vous.

À la lumière de cet article, vous pouvez constater qu’il y a plusieurs sources possibles de douleur à l’épaule; votre physiothérapeute est alors un allié très important, afin de mettre en place un plan de traitement qui sera adapté selon vos besoins et vos objectifs.