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Douleur de croissance ou atteinte d’une plaque de croissance?

Vous êtes le parent d’un jeune sportif. Depuis quelques semaines, il vous rapporte une douleur d’apparition graduelle au genou droit. Vous suspectez des courbatures en lien avec la reprise de son sport, une douleur de croissance ou l’atteinte d’une plaque de croissance. Les jours passent et ça ne semble pas se résorber, rien ne soulage ces symptômes et cela vous inquiète.

Tout d’abord, il est important de se souvenir que l’enfant n’est pas un petit adulte. La croissance et l’ossification de son squelette sont des facteurs très importants qui provoquent des douleurs et des problématiques différentes de celles d’un adulte. Les enfants ont 2 phases de croissance distinctes:

  • La première survient à l’enfance, entre 3 et 6 ans. Durant cette phase, la croissance se produit majoritairement au niveau du tronc.
  • Une seconde phase de croissance survient en début d’adolescence, entre 8 et 12 ans. À ce moment, se seront les membres qui s’allongent, les membres supérieurs avant les membres inférieurs.

La croissance est complétée chez 90 % des jeunes de 18 ans. Les filles atteindront leur croissance complète 1 à 2 ans avant les garçons. 

Qu’est-ce qu’une douleur de croissance?

Il est possible que votre enfant vous rapporte des douleurs de croissance. Celles-ci sont dues à l’augmentation, parfois très rapide, de la longueur des os et à l’étirement des muscles. La définition d’une douleur de croissance demeure encore très vague et peu de recherches sont faites à ce sujet. Des études démontrent qu’elle serait présente chez 50% des enfants dans les différentes phases de croissance. Les critères suivants aident à en faire le diagnostic clinique:

  • Douleur diffuse principalement aux tibias, aux mollets, aux cuisses et derrière des genoux qui affectent souvent les 2 membres de façon symétrique.
  • Douleur qui n’affecte pas les articulations
  • Douleur de type épisodique qui apparaît en fin de journée et surtout la nuit. Celle-ci disparaît le matin au lever.
  • Douleur d’intensité modérée à sévère qui peut durer de quelques minutes à quelques heures.
  • Aucun signe et symptôme inflammatoire ne sont observables 
  • Aucune reproduction de douleur lors de la palpation

Les douleurs de croissance étant tout à fait normales chez la majorité des enfants, il ne faut pas s’inquiéter et laisser le temps au corps de s’adapter. Dans le doute, il est toutefois important de consulter votre médecin.

Qu’est-ce qu’une plaque de croissance?

Il s’agit d’une région à l’extrémité des os longs (fémur, radius, ulna, etc.) qui est présente seulement chez les enfants et les adolescents. Lors des périodes de croissance, les cellules qui s’y trouvent produisent de la matière osseuse pour que l’os puisse s’allonger. Étant donné la quantité importante d’activité qui se produit au niveau de la plaque de croissance, celle-ci constitue le maillon faible du système musculosquelettique de l’enfant. Ainsi les blessures à ce niveau y sont très fréquentes.

 Les blessures aux plaques de croissance

Osgood-Schlatter, maladie de Sever, syndrome de Sinding-Larson-Johansson… Ça mange quoi en hiver? Ce sont des affections fréquentes qui touchent les plaques de croissance des enfants. Dans le jargon médical, une inflammation à une plaque de croissance située près d’un point d’attache d’un tendon est appelée une apophysite de croissance. L’apophyse est une proéminence osseuse où s’attache un tendon.

Une apophysite de croissance survient habituellement chez les jeunes sportifs. Pour mieux comprendre le mécanisme de cette blessure, on peut faire une analogie avec l’escalade. Lorsqu’un muscle se contracte, la corde (tendon) tire sur la zone vulnérable qu’est l’ancrage (l’apophyse), si cette traction est trop forte ou si elle est répétée de façon excessive (mal dosée) alors une blessure à la plaque de croissance de l’apophyse peut survenir.

Dans de plus rares occasions, suite à un geste sportif plus brusque et explosif (exemples : un saut, un botté, un sprint), il peut même y avoir une avulsion osseuse (un décollement).

Les principales régions touchées par ce type de problématiques sont variables selon les activités pratiquées par vos enfants.

  • Les régions classiquement atteintes pour le membre supérieur sont l’épaule et le coude.
  • Pour ce qui est du membre inférieur, l’arrière du talon et le devant du genou sont les plus fréquemment touchées.
  • Le bassin est lui aussi vulnérable avec ses nombreux apophyses. À noter que certaines plaques de croissance au bassin se referment plus tard (entre 20 et 24 ans).

Quels sont les signes à surveiller?

Si votre enfant en croissance se plaint d’une douleur à un os qui a une des caractéristiques suivantes, vous devez consulter un professionnel de la santé:

  • Douleur qui est incapacitante (la douleur l’empêche de pratiquer ses activités);
  • Douleur qui est constante (ce n’est pas possible de la soulager)
  • Douleur qui augmente avec le temps (les heures ou  les jours passent et la douleur ne s’améliore pas)
  • La douleur est accompagnée d’une déformation (exemple: une bosse sur son os)

Comment prévenir les blessures de croissance?

Quelle est la clé pour prévenir les blessures de croissance? Le dosage! En effet, autant pour la prévention que le traitement des douleurs de croissance, l’outil numéro un est d’y aller graduellement et progressivement… Éviter le trop trop vite !

Voici quelques trucs concrets:

  • Pour votre enfant qui pratique un sport où il doit courir, assurez-vous de faire un programme fractionné et graduel de course à pied dans lequel il y a une progression de la durée et de l’intensité de la course (et souvent une alternance entre la marche et la course).
  • Si votre enfant fait un sport avec des lancers, il faut doser le nombre de lancers qu’il fait dans sa séance d’entraînement ou dans son match.

Une autre règle essentielle de prévention de blessure chez un jeune sportif est de respecter un nombre d’heures maximal de pratique d’un même sport par semaine. La règle à suivre est que le nombre d’heures maximales à ne pas dépasser est l’équivalent de son âge. Donc pour un enfant de 12 ans, on ne devrait pas pratiquer plus de 12 heures d’un même sport par semaine.

Autre recommandation chez l’enfant: ne pas pratiquer un même sport plus de 8 mois par an. Et enfin,  un autre élément essentiel est le repos. Il est recommandé que votre enfant bénéficie de 1 à 2 jours par semaine de repos de son sport.

Comment identifier une blessure à une plaque de croissance?

  • Douleur localisée à la palpation à l’insertion du tendon sur l’os;
  • Douleur d’apparition graduelle et reproduite par l’activité physique (course et sauts au membre inférieur, lancer au membre supérieur);
  • Douleur est absente ou minime au repos;
  • Observation de symptômes inflammatoires locaux comme un gonflement, chaleur et rougeur;

Il est important de consulter un professionnel, car une mauvaise prise en charge de ce type de blessure peut grandement prolonger le temps de guérison et les symptômes douloureux, occasionner des déformations visibles et parfois, dans de rares cas, demander une intervention chirurgicale. 

Vous avez reconnu les symptômes de votre enfant? N’hésitez pas à nous contacter en physiothérapie.

Nous allons vous aider à identifier la nature des douleurs, de traiter la blessure et fournir un plan de traitement adapté à la réalité de votre enfant. Le tout, dans le but poursuivre la pratique d’activité physique de façon sécuritaire.