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L’histoire inspirante de Dylan Djété racontée par son physio Simon

En tant que physiothérapeute, mon quotidien est d’accompagner mes patients dans leurs difficultés, la douleur et leur souffrance. J’ai aussi la chance d’être témoin de leur résilience et de partager leur succès. Dans les dernières semaines, j’ai justement vécu la touche finale d’une histoire inspirante avec un joueur de football de la région: Dylan Djété. Ce receveur de passes de 18 ans vient d’être recruté par les Wofford Terriers, équipe de division 1 de la National Collegiate Athletic Association (NCAA) aux États-Unis! 

Pour ceux qui sont moins familier avec la communauté du football, croyez-moi, il s’agit d’un exploit gigantesque!

Annuellement, on peut à peine compter sur les doigts d’une main les joueurs québécois de cet âge qui réussissent à avoir une offre de recrutement complète (qui couvre l’ensemble des frais académiques) dans la plus haute division de football universitaire aux États-Unis. Mais comment a-t-il fait ? De mon point vue, c’est un mélange de talent, d’une confiance inébranlable et de travail acharné. 

Une détermination à tout casser

J’ai rencontré Dylan pour la première fois lorsqu’il était avec les Corsaires de Pointe-Lévis, il était en deuxième secondaire. Tout petit sur le terrain, on voyait rapidement qu’il avait des qualités athlétiques uniques (vitesses, mains, agilité, etc.). Comme la plupart des jeunes talentueux de son âge, ce n’était pas le plus assidu pour réaliser les exercices prescrit par son physio… Il traînait quelques bobos sans y accorder une importance ou un effort particulier, son talent compensait amplement sur le terrain. Je l’ai cependant vu évoluer rapidement dans les années suivantes.

J’ai vu son attitude changer progressivement jusqu’à un réel déclic au moment où il s’est fait recruté par Équipe Canada des moins de 18 ans. Il est alors passé de <ne pas trop faire ses exercices> à vouloir <tout faire ce qui est possible> pour atteindre son objectif: être recruté en division 1.

Cela s’est traduit par jouer à une toute nouvelle position (demi-défensif) lors de son passage à Équipe Canada ou encore de prendre la décision de ne pas entamer sa carrière collégiale au Québec, mais de tenter sa chance au sud de la frontière avec les Knights de Clearwater Academy International. Il n’a pas hésité à sortir de sa zone de confort pour atteindre ses objectifs. 

Tout donner pour performer en camps d’évaluation

Les camps d’évaluation sont la première étape pour se faire remarquer par les recruteurs américains. Appelés combines, il s’agit d’une journée d’évaluation pendant laquelle des centaines de joueurs réalisent des tests de performance athlétiques sur et hors du terrain.  Lors du recrutement NCAA aux États-Unis, si vous ne rencontrez pas les standards athlétiques (taille, poids, vitesse, force, puissance) de votre position lors des camps d’évaluationsles recruteurs ne prennent même pas la peine de regarder ce que vous pouvez faire sur un terrain de football. Et cela, Dylan le savait très bien.

Concrètement, il a établi une routine quotidienne d’exercices de mobilité et de relâchement musculaire pour favoriser sa récupération. Il a travaillé sur la gestion de son alimentation. Il a tout donné en préparation physique en salle de musculation. Il a travaillé sa vitesse sur piste d’athlétisme et ça a payé! Par exemple, il a réussi à abaisser son test de 40 verges* à 4.51 sec ! Avec quelques centièmes de secondes en plus, cela aurait pu être suffisant pour refermer la porte sur son rêve. 

Cette attitude, il l’a aussi transporté sur le terrain. Avec ses entraîneurs, ils ont fait évoluer son style de jeu et sa compréhension du jeu. Nous n’avons qu’à regarder ses statistiques de la dernière saison pour constater le fruit de son travail: 37 attrapés pour 900 verges de gain et 14 touchés. Il a aussi été un élément majeur dans la victoire de son équipe au championnat de l’État de Floride. 

Suivi de près et de loin par son physio à Lévis

Sans rien enlever à tous ses succès, ce que je trouve le plus impressionnant dans toute cette histoire, c’est qu’il l’a fait avec une confiance absolue au processus qu’il a mis en place. Même dans les moments les plus difficiles des 2 dernières années, lorsqu’il était loin de sa famille, en pleine pandémie et avec des blessures à gérer, il a toujours su garder la même attitude. Pour continuer de progresser, il m’a demandé de le guider en téléconsultation, depuis notre clinique à PCN Lévis.

Durant ses courts séjours au Québec à travers les isolements sanitaires, on a réussi à le prendre en charge au meilleur de nos capacités en physiothérapie et en médecine sportive pour qu’il puisse retourner terminer le travail à sa dernière saison. 

C’est pourquoi cette histoire de persévérance vient autant me chercher professionnellement et personnellement. C’est la preuve parfaite que lorsque le talent rencontre la bonne éthique de travail, les belles choses finissent toujours par arriver. Et surtout, que c’est un rêve possible pour nos jeunes joueurs de football du Québec. Pour tout cela, je dis merci et toutes mes félicitations à Dylan et sa famille. Gardez l’œil sur lui, j’ai l’impression que ça ne fait juste que commencer!

*Le test du 40 verges au football est une des mesures standards les plus reconnues par les recruteurs pour évaluer les capacités d’accélération et de vitesse des athlètes. Il consiste à courir une distance de 40 verges le plus vite possible à partir d’un départ statique. Il faut toujours prendre en compte l’outil de mesure (Laser, chronomètre, etc.) avant de comparer les résultats de ce test.