
Voici quelques données statistiques rassemblées sur 100 écoles américaines par le National High School Sports-Related Injury Surveillance System pour la saison 2018-2019 (1)
Sports |
*Nombre de blessures par 1000 athlètes, par exposition. |
Football |
3,74 |
Soccer féminin |
2,51 |
Hockey sur glace |
2,42 |
Moyenne des 9 sports étudiés |
1,81 |
*Le nombre de blessures a été calculé en considérant qu’une exposition est une séance d’entraînement ou un match et, ensuite, ramené par tranche de 1000 athlètes.
Type de blessure |
Pourcentage |
Entorses et claquages |
36% |
Commotions cérébrales |
26%* |
Fractures |
12% |
Autres |
13% |
*À noter que le pourcentage de commotions tombe à 19% lors des entraînements.
Mais qu’en est-il de la prévention des blessures au football ? Nous profitons de cette rentrée scolaire qui annonce le début de la saison de football pour mettre en lumière quelques bonnes pratiques de prévention dans ce merveilleux sport.
Le football est unique de par la répartition annuelle de la charge d’entraînement et de compétition. En effet, au Québec, la saison des compétitions est très intense; elle se déroule généralement sur 3 à 4 mois, soit du mois d’août au début novembre. Selon le niveau de l’équipe, 3 à 5 séances d’entraînement ont lieu par semaine en plus d’un match.
Les 8 à 9 autres mois du reste de l’année servent donc à préparer le corps à encaisser cette charge de travail. Une bonne préparation physique comprend des objectifs de mobilité, de contrôle, de stabilité, de musculation et d’habiletés de course. Elle permet de réduire le risque de la plupart des blessures au football (2). C’est aussi une période qui permet de pratiquer d’autres sports (ex. basketball, soccer, hockey) afin d’éviter une spécialisation trop rapide chez les jeunes, un autre principe de base dans la prévention des blessures. (3)
Dans tous les sports, un antécédent de blessure par le passé est l’un des facteurs de risque les plus importants. Au Québec, il est obligatoire pour toutes les équipes de football d’avoir un secouriste formé par Football Québec (ou avec preuves d’équivalence) afin de prendre part aux matchs (4). Il est même pratique courante pour les écoles et programmes de s’entourer de physiothérapeutes ou thérapeutes du sport afin d’avoir un encadrement au-delà des premiers soins. Cela permet également d’intervenir dans la gestion optimale des blessures et des antécédents. Entre autres, des questionnaires médicaux, des évaluations pré-saison et des suivis individualisés des facteurs de risque sont de bonnes stratégies à utiliser afin de minimiser ce facteur de risque.
Heureusement, l’échauffement est bien ancré dans la culture du football. En effet, avant chaque match, plusieurs minutes y sont consacrées. Cependant, il peut être difficile d’obtenir ce même haut niveau d’échauffement lors des entraînements, ce qui s’explique généralement par l’horaire chargé des athlètes et par la disponibilité de terrain, etc. Par exemple, selon la même étude que celle présentée dans les tableaux 1 et 2 ci-haut, 23,2% des blessures répertoriées en entraînement sont survenues dans la première heure de la séance (1). Il est alors pertinent de se questionner quant à l’optimisation du temps alloué à cet échauffement. La science évolue rapidement sur le sujet et les physiothérapeutes, kinésiologues et préparateurs physiques sont de bonnes ressources afin d’aider les programmes à optimiser l’échauffement de leurs athlètes.
Enfin, comme dans tous les sports, une surcharge d’entraînement par rapport à la capacité d’adaptation du corps est responsable de la majorité des blessures non traumatiques (5). Selon les principes de la quantification du stress mécanique, il suffit d’écouter son corps afin d’éviter cela. Parfois, une diminution partielle de la charge d’entraînement pour quelques jours suffit à la récupération et permet d’éviter un arrêt prolongé. Une bonne communication entre les entraîneurs et l’équipe de soins permet également d’agir au jour le jour dans le dosage de l’entraînement des athlètes.
En conclusion, malgré que le football représente un certain risque de blessures, l’impact bénéfique qu’il laisse sur la santé globale, le développement académique, athlétique, personnel et social des jeunes sera toujours plus important à mes yeux. Il faut donc poursuivre une réflexion continue sur nos moyens de prévention et de gestion des blessures afin que la balance des risques et des bénéfices reste toujours du côté des bénéfices !
Bonne saison !
Sources :
(1) CONVENIENCE SAMPLE SUMMARY REPORT, NATIONAL HIGH SCHOOL SPORTS-RELATED INJURY SURVEILLANCE STUDY. (2018-19). Research Projects | Program for Injury Prevention, Education & Research | Colorado School of Public Health.
(2) https://www.urmc.rochester.edu/orthopaedics/sports-medicine/football-injuries.cfm
(3) https://scienceperfo.com/la-specialisation-hative-vs-la-diversification-chez-les-jeunes/
(4) : https://footballquebec.com/securite/
(5) : https://lacliniqueducoureur.com/quantification-du-stress-mecanique/
Crédit photo: Martin Boisvert