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Contrôlez-vous votre risque de blessure?


Vincent Beaudoin-Hamel

Vous est-il déjà arrivé de devoir arrêter le sport que vous aimez en raison d’une blessure? C’est quand ça arrive qu’on réalise à quel point on est chanceux lorsqu’on est en bonne santé! Est-ce qu’une blessure résulte toujours d’une malchance ou est-ce parfois possible de la prévenir?

Prenons l’exemple du soccer où la prévention des blessures est très bien étudiée. Les résultats vont vous surprendre! 

Pourquoi y a-t-il tant de blessures au soccer?

Pendant longtemps, nous avons vu la répétition des gestes spécifiques au sport comme la seule façon de s’y améliorer. Par exemple, nous demandons à un jeune de 12 ans de pratiquer le soccer tous les jours à l’école en plus d’avoir des pratiques le soir. Et sans parler des matchs!

Une infime partie des athlètes avec une génétique avantageuse et une motivation importante peuvent réussir dans ce modèle. Qu’advient-t-il de la grande majorité de nos jeunes? Ils sont victimes de blessures ou vivent de la fatigue, du manque d’intérêt, de l’anxiété, de l’abandon, etc.

Quel est l’impact d’une blessure pour un joueur de soccer?

La durée d’arrêt du sport en lien avec la blessure est très variable, passant de quelques semaines pour un claquage à plusieurs mois dans le cas d’une rupture du ligament croisé antérieur. Même la plus petite des blessures musculaires peut prendre 4 à 6 semaines pour récupérer adéquatement et le risque de récidives peut atteindre 48% (Cross 2013)!

L’impact de certaines blessures est si grand que seulement 65% des jeunes athlètes vont revenir au même niveau de soccer après une chirurgie de réparation du ligament croisé antérieur par exemple (Ardern 2014).

Les conséquences de l’ensemble de ces blessures sur la qualité et la quantité de participation sportive chez nos jeunes sont donc majeures!

Comment les joueurs se blessent-ils?

Les blessures au soccer se produisent souvent lors de changements de vitesses, lors des accélérations ou pendant les changements de directions. Jusqu’à 66% des blessures musculaires et articulaires/ligamentaires se produisent sans contact externe (Jones S. 2019). C’est-à-dire que l’athlète se blesse seul sans avoir été poussé ou tacklé!

  • Les blessures musculaires (claquages ischio-jambiers, adducteurs, mollets etc) arrivent dans 90% des cas sans contact (Ekstrand 2011).
  • Les blessures articulaires/ligamentaires ont lieu sans contact dans plus de 50% des cas (Walden M 2015).

Quelle est la solution pour diminuer ces blessures?

Il existe de multiples outils de prévention développés spécifiquement pour le soccer. Ces outils sont extrêmement efficaces, mais on observe souvent des difficultés à maintenir une bonne assiduité à ces programmes. Comme on ne peut pas comptabiliser les blessures qui ont été prévenues en effectuant ces programmes, l’avantage de ceux-ci n’apparaît pas toujours concret pour les joueurs et leur entourage.

Voici quelques exemples d’outils de prévention de blessures et leur efficacité quand on les compare aux groupes qui ne font pas de prévention:

  • Fifa 11+ : Diminution du risque de blessure au membre inférieur de 29% (Al Attar 2019)
  • Nordic Hamstring curl : Diminution du risque de blessure aux ischios-jambiers de 46% (van der Horst  2015)
  • Copenhague Adductor strengthening : Diminution des pathologies en lien avec les adducteurs de l’ordre de 41% (Ishoi 2019 )
  • Programmes de renforcement généraux : Diminution de tout type de blessures de 23% (Lemes 2020)

On devrait donc inclure plus d’exercices de prévention pour trois raisons:

  1. D’abord, pour favoriser le bien-être physique et mental des athlètes. S’assurer qu’ils aient du plaisir à pratiquer leur sport et faire d’eux des adultes avec de saines habitudes de vie.
  2. Pour améliorer les performances en favorisant les qualités athlétiques de chacun et en diminuant la liste de blessés quand vient le temps de performer.
  3. Pour économiser! Moins il y a de blessures, moins la facture de frais de santé sera élevée. Individuellement on sauve le montant de soins curatifs (physio, chiro, ostéo, masso, psy, etc.) et collectivement on sauve au niveau de la facture médicale (consultation médecin, spécialiste, chirurgie). Entre 2004 et 2011, la Nouvelle-Zélande a investi 650 000$ en prévention. Grâce à cela, elle estime avoir épargné 5 331 000$ en soins médicaux. C’est un retour sur l’investissement de 8.2$ pour chaque dollar investi (Bizzini 2013).

Les chiffres sont éloquents. Le ratio de blessures qu’on voit actuellement est très élevé sachant que nous avons des outils extrêmement efficaces pour les prévenir. Nous aurions collectivement de grands gains en adhérant davantage aux outils de prévention connus.

Besoin de conseils pour implanter de bons outils de prévention? Chez PCN nous sommes toujours là pour vous traiter, mais notre mission est aussi de vous aider à prévenir les blessures !


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