
Le torticolis congénital est en effet une atteinte bénigne qui est constituée d’un raccourcissement de certains muscles du cou et qui entraîne une rotation et/ou une inclinaison de la tête chez le bébé. Dans la grande majorité des cas, il s’agit du muscle sternocléidomastoïdien (SCM) qui est contracté ou fibrosé et qui empêche le bébé de prendre les positions où il est étiré. Il s’agit d’une atteinte posturale assez fréquente, pouvant toucher jusqu’à 16% des nouveau-nés.
Les signes rencontrés de façon précoce chez le bébé atteint de torticolis congénital sont: une préférence à tourner la tête d’un côté par rapport à l’autre et une préférence à garder la tête inclinée d’un côté, soit en rapprochant une oreille de l’épaule du même côté.
Les causes précises du torticolis congénital sont peu connues. Il est toutefois démontré qu’un accouchement difficile et que l’utilisation d’équipement (ventouses, forceps) lors de celui-ci augmenterait les risques du torticolis chez le bébé, car il crée un étirement du muscle SCM qui réagit en se raccourcissant et en se fibrosant. La position contraignante de bébé dans l’utérus pourrait également se trouver en cause du torticolis.
Le torticolis congénital n’est habituellement pas une pathologie qui rentre dans l’ordre seule avec le temps. Bien que vous pouvez avoir l’impression que l’atteinte est légère et que votre bébé n’est pas complètement figé dans sa position, elle nécessite des interventions personnalisées à votre enfant et une bonne compréhension de l’ensemble de la condition de votre part. Ces aspects sont couverts de fond en comble lors d’une rencontre avec un physiothérapeute pédiatrique.
Voici les risques si le problème n’est pas corrigé. À plus long terme, un bébé avec un torticolis congénital est plus enclin à développer des asymétries de mouvement, comme l’utilisation plus grande d’une main par rapport à l’autre, une force plus grande d’un côté du corps ou l’exploration de son environnement uniquement du côté où sa tête demeure tournée.
90% des bébés avec un diagnostic un torticolis congénital risquent également de présenter une déformation de la boîte crânienne, aussi appelée plagiocéphalie ou «tête plate», car la pression n’est pas appliquée également des deux côtés sur celle-ci quand bébé garde sa tête tournée du même côté pour une longue période.
Les torticolis et les déformations crâniennes sont plus fréquents dans les dernières années pour de multiples raisons. Comme la position sur le dos est la seule position de sommeil considérée sécuritaire, bébé passe souvent moins de temps sur le ventre, position optimale pour diminuer les risques de plagiocéphalie car il n’y a pas de pression sur sa tête. De plus, l’utilisation d’équipement de positionnement pour bébé, comme la coquille, le landau ou la balançoire augmente le temps d’appui à l’arrière de sa tête et ainsi le risque de développer une plagiocéphalie.
L’intervention d’un physiothérapeute pédiatrique sera principalement un travail d’équipe avec vous, les parents, afin de modifier certains aspects du quotidien de bébé et de pratiquer avec lui des exercices dans le but de normaliser la mobilité de son cou, de corriger sa posture ainsi que de prévenir l’apparition de déformation crânienne.
Idéalement, le bébé doit rencontrer un professionnel de la physiothérapie expert en pédiatrie dès que vous avez un doute sur la présence d’un torticolis chez votre bébé. Selon la science, les résultats seront meilleurs lorsque la physiothérapie est débutée de façon précoce (avant l’âge de 3 mois).
Lorsque traités avant l’âge d’un mois, 98% des enfants avec un torticolis retrouvent une mobilité du cou complète à l’intérieur d’un mois et demi! Si vous n’avez pas pu consulter dans le premier mois de vie de votre enfant, ne vous inquiétez pas, il y a tout de même d’excellents résultats à la physiothérapie tout au long de sa première année de vie.
Vous avez des doutes sur la présence d’un torticolis congénital chez votre bébé? Rencontrez un physiothérapeute pédiatrique dès maintenant!
Sources: