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La prostatectomie et l’importance de la rééducation périnéale et pelvienne

Qu’est-ce que la prostatectomie?

La prostatectomie est une intervention chirurgicale qui consiste à retirer la prostate, une petite glande située sous la vessie et faisant partie du système reproducteur masculin. Elle est souvent réalisée dans le traitement du cancer de la prostate, l’un des cancers les plus fréquents chez les hommes.

Lors d’une prostatectomie radicale, l’ensemble de la glande est retiré et parfois les ganglions lymphatiques voisins le sont aussi, afin de réduire les risques de propagation de la maladie.

Bien qu’elle puisse sauver des vies, cette chirurgie peut entraîner des effets secondaires qui ont un impact important sur la qualité de vie, notamment l’incontinence urinaire, la dysfonction érectile et une perte de contrôle musculaire au niveau du plancher pelvien. Ces effets varient selon plusieurs facteurs : l’âge, la santé générale, le type et l’agressivité du cancer ou encore la complexité de la chirurgie.

Dans ce contexte, la rééducation périnéale et pelvienne en physiothérapie joue un rôle essentiel, autant pour bien se préparer à la chirurgie que pour favoriser une récupération optimale par la suite.

image du système reproducteur masculin

Source de l’image : CISS de Laval

Les principaux impacts de la prostatectomie

1. L’incontinence urinaire

Après une prostatectomie, il est fréquent de constater des fuites urinaires. En effet, la prostate soutient en partie l’urètre et contribue au contrôle de l’urine. Comme la chirurgie peut affaiblir cette zone, les muscles du plancher pelvien doivent donc compenser davantage.

L’incontinence peut être transitoire ou, dans certains cas, persister plus longtemps. Environ 10 à 15 % des hommes présentent encore des fuites urinaires modérées après un an, mais la majorité retrouve une continence complète au fil du temps.

Le rôle de la physiothérapie, dans ce cas-ci, est d’aider à renforcer les muscles responsables de la continence et à reprendre confiance dans la gestion des symptômes.

2. La dysfonction érectile

La dysfonction érectile est un autre effet secondaire fréquent. Les nerfs responsables de l’érection passent très près de la prostate, ce qui les rend vulnérables lors de la chirurgie. Selon les études, elle touche entre 50 % et 80 % des hommes après l’intervention.

La rééducation pelvienne peut contribuer à améliorer la fonction érectile, notamment en renforçant les muscles du plancher pelvien, qui participent eux aussi à la réponse sexuelle.

Combinée à d’autres approches médicales comme la médication ou les dispositifs d’aide, la physiothérapie peut soutenir le rétablissement graduel de la fonction sexuelle.

3. L’impact musculaire

La prostatectomie peut aussi affaiblir la musculature du plancher pelvien. Cette perte de tonus entraîne parfois de la douleur, des tensions ou une moins bonne coordination, qui se répercutent sur la continence et la fonction sexuelle.

Grâce à des exercices adaptés, la rééducation périnéale aide à restaurer la force, la souplesse et le contrôle musculaire. Elle vise également à rétablir la stabilité du bassin, particulièrement importante pour les hommes actifs.

Le rôle de la physiothérapie en rééducation pelvienne

Avant la chirurgie : se préparer pour mieux récupérer

La physiothérapie avant une prostatectomie est trop souvent négligée, alors qu’elle peut faire une réelle différence. En rencontrant un physiothérapeute avant la chirurgie, l’homme apprend à reconnaître et à activer correctement ses muscles pelviens. Ces exercices de préparation permettent de mieux comprendre les impacts de l’intervention et d’amorcer la récupération sur des bases solides.

Certaines études démontrent même que cette préparation réduit les complications postopératoires, notamment en ce qui concerne l’incontinence urinaire.

Il est recommandé de consulter dès que la chirurgie est envisagée afin de maximiser le temps de préparation.

Après la chirurgie : reprendre le contrôle

En post-opératoire, la rééducation pelvienne aide à regagner progressivement le contrôle de la vessie et à reprendre confiance. Les premières semaines peuvent être exigeantes, puisque les fuites urinaires sont parfois importantes et sources d’anxiété. Le physiothérapeute accompagne donc le patient à travers un programme personnalisé d’exercices et de stratégies adaptées à sa condition.

Ce suivi vise à améliorer la continence, à soutenir le retour aux activités quotidiennes et sportives, et à renforcer la stabilité pelvienne. La première consultation est généralement recommandée entre quatre et six semaines après la chirurgie.

À quoi ressemblent les consultations?

Chaque patient réagit différemment à la chirurgie, ce qui rend essentiel un suivi individualisé en physiothérapie. Le physiothérapeute prend le temps de bien comprendre la réalité de chacun, que ce soit au niveau des habitudes de vie, du système urinaire, de l’activité physique, de la santé générale et des objectifs personnels.

L’évaluation comprend souvent un examen des muscles du plancher pelvien, réalisé à l’aide du toucher rectal ou de l’échographie. Cet examen permet d’adapter les exercices et de suivre les progrès.

La récupération varie d’une personne à l’autre, mais elle s’étend généralement sur plusieurs semaines, parfois jusqu’à un an. Même plusieurs années après la chirurgie, il n’est jamais trop tard pour entreprendre une rééducation pelvienne. En effet, les bénéfices peuvent se faire sentir à tout moment.

Pourquoi consulter?

La rééducation pelvienne est une étape essentielle du parcours de soins après une prostatectomie. Elle aide à réduire les fuites urinaires, à améliorer la fonction sexuelle, à soulager les tensions musculaires et à favoriser le retour à une vie active et confiante.

Chez PCN, certains physiothérapeutes possèdent justement une expertise auprès de cette clientèle. À PCN St-Sacrement, par exemple, l’échographie abdominale est utilisée pour visualiser la contraction musculaire et mieux guider les exercices.

Nous vous invitons à prendre rendez-vous afin d’obtenir un plan de traitement personnalisé, adapté à votre condition et à vos objectifs.

Bon à savoir

Les hommes ayant reçu des traitements comme la radiothérapie ou l’hormonothérapie peuvent aussi bénéficier de la rééducation pelvienne. Ces traitements peuvent affecter la vessie et les muscles du plancher pelvien, provoquant ainsi des symptômes similaires avec le temps.